Au 20 ième siècle, le socialisme fut un combat pour le progrès économique, le progrès social, et pour la démocratie. Au 21ème siècle c’est le même combat qui nous attend, auquel s’ajoute la préoccupation environnementale et la lutte contre le réchauffement climatique.
Je suis un élu socialiste du 21 ème siècle, un militant du développement durable.
Comment aborder alors cette question du transfert de l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ?
Tout d’abord en sortant du manichéisme et des leçons professées.
En refusant ensuite d’accorder crédit à une argumentation écologique à « géographie variable ». Je veux dire par là qu’il n’y a pas d’un côté de bons arguments écologistes pour s’opposer au transfert et de mauvais arguments concernant les nuisances du site actuel de Nantes-Atlantique. A les écouter les opposants au transfert de l’Aéroport à Notre-Dame-des-Landes auraient le monopole de la défense de l’environnement.
Parlons ensemble d’une écologie comparable, d’une écologie équitable. Car les fondamentaux du développement durable ou de l’écologie ne sont pas localisables. Ce qui est écologiquement pertinent sur un territoire doit s’appliquer à un autre avec les mêmes attentions.
Bien sûr, de nombreux arguments des opposants sont recevables du point de vue environnemental. Je pense aussi que l’on ne doit pas continuer à « manger » et à détruire la campagne. Je ne sais pas si avec la déplétion pétrolière l’on volera davantage demain qu’aujourd’hui.
Cela suffit-il à mettre en cause les arguments environne mentaux tout autant pertinents des partisans du transfert ?
Nous pouvons, au nom d’une écologie équitable et non d’une écologie locale ou localisée, nous interroger sur les vrais problèmes posés en termes humains et environnementaux par l’actuel aéroport.
Comparons simplement les risques, les nuisances, le nombre de familles impactées, entre l’aéroport actuel et le futur.
Ainsi, parmi les nombreuses questions posés par l’Aéroport de Nantes-Atlantique, j’en soulève ici seulement trois qui à elles seules font de mon point de vue la différence :
- est-il responsable de conserver un trafic aérien au dessus de dizaine de milliers d’habitants qui en subissent les risques accidentels et les nuisances nombreuses ?
- est-il raisonnable de conserver un aéroport à proximité de zones naturelles (forêt urbaine…) et du plus grand lac de plaine de France (le lac de Grand-Lieu, riche d’une faune exceptionnelle) ?
- est-il sérieux de geler l’urbanisation et le développement économique sur le centre de Nantes, sur Rezé ou sur Saint-Aignan-de-Grand-Lieu alors que nous avons besoin d’accueillir de nombreux habitants, de développer de l’emploi et de créer de nombreux logements sociaux sur notre territoire, en luttant ainsi contre l’étalement urbain responsable du réchauffement climatique ?
A ces 3 questions par exemple je réponds non, mais peut-on raisonnablement répondre oui ?
Confrontons nos points de vue sur toutes les questions posées par l’aéroport actuel, et par son transfert, avec modestie, sans démagogie, et nous pourrons porter collectivement un projet humain, social, économique et écologique, un projet socialiste pour le 21 ème siècle.
Commentaires