Monsieur le Président, cher Hervé Naud,
Cher(e)s amicalistes,
Cher(e)s ami(e)s,
Il n’est pas dans mes habitudes de prendre la parole dans une assemblée générale associative.
Et rassurez-vous je ne vais pas allonger vos débats.
Mais je réponds volontiers à l’invitation qui m’est faite par Hervé, votre président, pour vous dire plusieurs choses.
Tout d’abord vous remercier pour cette belle fête des 80 ans de l’Amicale que vous avez organise le 12 juin dernier. Ce moment fort dans l’histoire de l’association a été l’occasion de mieux faire connaître l’AEPR, de rappeler l’histoire de sa création et de son origine. Cet hommage à nos anciens militants, de la laïcité et de la solidarité a été un beau moment partagé, très réussi, très pédagogique et très convivial et festif.
J’ai trois messages à vous adresser :
- Le premier est un remerciement pour tenir bon, dans un monde de repli sur soi, d’égoïsme et dans un contexte marqué par une grave crise de l’économie et de l’emploi qui frappe très violemment notre société, nos amis, nos proches, nos enfants et nos petits-enfants. Les ravages sociaux que le chômage est en train de générer, et qu’il continuera de produire pendant encore probablement de longs mois, en particulier chez les jeunes, sont une menace réelle pour la cohésion de notre société et pour les valeurs républicaines que nous partageons. Comment faire parler d’égalité et de fraternité dans une société aussi injuste ?
Aujourd’hui, plus que jamais, amicalistes, vous êtes en première ligne pour mettre en avant le sens du collectif, de la solidarité. C’est mon premier message. Vous avez sûrement le sentiment de ramer à contre-courant certes, mais vous tenez le cap et le bon. Merci.
- Mon second message est un message de reconnaissance pour votre engagement constant en faveur de l’éducation populaire. Vos propositions d’activités favorisent l’épanouissement de tous, quel que soit les générations, à travers le sport, les activités culturelles et artistiques, et les échanges amicaux de toute sorte. C’est votre participation en faveur de l’éducation, de la lutte contre l’isolement, contre les discriminations et l’exclusion. Vous participez par votre travail à la lutte pour l’émancipation et pour la prévention de la désagrégation sociale.
- Et puis, je suis venu aussi vous dire ma reconnaissance d’élu local pour ce que vous faites pour promouvoir l’idéal laïque. Cet idéal républicain, est un idéal d’avenir. On voudrait nous faire croire que la laïcité c’est du passé. Bien au contraire, cet idéal nous vient du passé certes, grâce au combat de nos aînés et il est toujours et plus que jamais d’actualité.
Il est enraciné dans notre quotidien, dans la vie locale. Il a traversé toute une partie du XXème siècle et entame le XXIème avec une farouche volonté toujours renouvelée de faire progresser l’humanité.
C’est cela l’affirmation de la Laïcité, cette valeur nous la partageons !
Il est bon de se souvenir que Jaurès assimile la laïcité à la démocratie. Et que la laïcité est le fondement d’une société apaisée et préservée des fractures produites par l’intégrisme et l’intolérance. La laïcité n’est pas une option spirituelle parmi d’autres, elle est ce qui rend possible la coexistence des options philosophiques, car ce qui est commun en droit à tous les hommes doit avoir le pas sur ce qui les sépare en fait.
- Enfin, je veux vous dire que l’implication du département aux côtés des amicales et des fédérations laïques est aujourd’hui remise en question de bien des façons par les réformes gouvernementales en cours. La réforme des collectivités territoriales d’abord, qui pourrait limiter le champ d’intervention et les compétences des collectivités territoriales aux seuls budgets sociaux ou de voirie. Le département serait alors dans l’impossibilité, d’accompagner les mouvements d’éducation populaire.
Cette réforme intervient à un moment où les départements se trouvent dans une situation financière particulièrement tendue, notamment avec la suppression de la taxe professionnelle. On nous annonce maintenant le gel, en valeur, des dotations de l’État aux collectivités. Ce qui signifie un appauvrissement des collectivités, et une réduction de nos marges de manœuvre.
Asphyxier ainsi les collectivités, cela revient à malmener encore un peu plus le tissu social, qui n’a vraiment pas besoin de cela.
Nous aurons donc, chers amicalistes et amis à nous mobiliser encore ensemble pour garantir les conditions d’existence du grand mouvement de l’éducation populaire.
Je sais pouvoir compter sur votre vigilance et votre engagement constant, Monsieur le Président, pour poursuivre l’œuvre commencée par les pionniers de l’AEPR qui, il y a 80 ans, ont posé les bases, les fondations d’une des plus grandes associations au service de l’intérêt général, de la solidarité et de la laïcité.
Je tenais donc à vous remercier, Monsieur le Président, cher Hervé Neau, ainsi que tous les bénévoles et responsables ici présents et toute votre équipe. Soyez tous remerciés et fiers du travail que vous accomplissez.
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