Le premier tour des élections cantonales de dimanche ne nous a guère réservé de surprises.
Ce qui nous heurte en premier c’est la très forte abstention, qui était malheureusement prévisible. L’élection certes ne concernait que la moitié des cantons, sans Paris. Le gouvernement qui n’a organisé aucune campagne nationale a montré son désintérêt et minimisé l’enjeu de cette consultation électorale. Il en a été de même pour les médias nationaux. En revanche la presse quotidienne régionale et les médias locaux ont dans leur ensemble, sur notre département en tout cas, fait leur travail.
L’abstention a donc atteint des records alarmants. C’est un manque de civisme de la part de nos concitoyens, et on ne peut pas l’excuser. Mais on peut malheureusement l’expliquer. C’est bien entendu le signe d’un profond désarroi et de la souffrance de nombre d’entre eux. Ce désespoir précède parfois la révolte ou la rébellion. Prenons-y garde.
A cela s’ajoute ces votes FN décomplexés. Bien sûr, ce score alarmant est en partie le résultat de ce matraquage médiatique constant en faveur de Mme Le Pen. Il est aussi le résultat de la colère populaire face à un pouvoir qui affiche et glorifie l’argent depuis son arrivée au pouvoir en 2007, avec amis, copains et coquins. Et puis la droite au pouvoir récolte ce qu’elle a semé en jouant avec le feu du racisme et de la haine de l’autre. Résultat : tel est pris qui croyait prendre. Sarkozy et de nombreux élus de droite se voient préférer l’original le Pen, aux copies Hortefeux et Guéant.
La bonne nouvelle malgré tout est que, au-delà des colères et du désarroi exprimé, les électeurs lors de ce premier tour ne se sont pourtant pas trompés d’élection : ils ont majoritairement (au total en pourcentage et en voix) validé le bilan de la gauche départementale en Loire-Atlantique et conforté la majorité de gauche élues en 2004. Ce n’est pas pour rien que 2 des vice-présidents sortants dont le premier d’entre nous, Bernard Deniaud, ont été élus au soir du 20 mars.
Nous avons défendu dans cette campagne un bon bilan et nous proposons d’aller encore plus loin dans un projet de solidarité et de développement équilibré des territoires. Notre programme met l’accent sur le quotidien de nos concitoyens. C’est du concret : du soutien à l’économie et à l’emploi. Des aides aux personnes de toutes générations qui ont besoin de soutien dans cette crise : le RSA, l’APA, les aides aux personnes handicapées… Et puis ce sont aussi nos politiques de soutien aux projets structurants des territoires urbains et ruraux. Un équilibre de développement qui concerne l‘agriculture, la pêche, l’artisanat, l’économie sur l’ensemble du département. Et puis c’est aussi le soutien à la vie associative, à la culture et au sport.
Les électeurs ont aussi su démasqués les candidats de la droite. La plupart des candidats UMP avaient choisi de se présenter masqués à ce premier tour. Pas de logo. Aucune référence à Nicolas Sarkozy sur les affiches. La plupart des candidats de droite UMP se sont présentés comme divers droite ou centre droit.
Cette façon de cacher son mouchoir dans sa poche est une atteinte à la démocratie. Quand on se présente devant les électeurs on leur doit la vérité, la transparence. Ils n’ont guère abusé les électeurs puisque partout ou presque ils subissent un effondrement électoral, ne réussissant pas pour un grand nombre à être qualifié pour le second tour.
Ce n’est pas seulement le parti socialiste qui se trouve renforcé au soir du premier tour. Dans la plupart des cantons le PS progresse, mais c’est aussi l’ensemble de la gauche qui enregistre une progression. Puisque les partis de gauche se sont présentés presque partout ce premier tour a été l’occasion de connaître canton par canton le poids politique de chaque courant de pensée politique. C’est de mon point de vue plutôt une bonne chose.
Le parti communiste et le parti de gauche font des scores honorables et Europe Ecologie Les Verts ont maintenu leur position de second parti à gauche, se situant partout y compris en secteur rural entre 10 et 20 %. L’effondrement de la droite leur permet d’être présents dans huit cantons. Malgré un accord national de désistement républicain, ils ont semble-t-il décidé de maintenir leurs candidats dans l’ensemble de ces cantons. On peut le regretter et je le regrette car ce choix ne contribue pas au rassemblement à gauche tant souhaité par les français. Ce choix ne participe pas non plus d’une clarification idéologique indispensable. Les partis de gauche et d’union de la gauche ont toujours respecté cette discipline républicaine qui veut que face à la droite on appelle à voter pour le candidat de gauche arrivé en tête au premier tour. Nous savons pour autant que tous nos amis d’Europe Ecologie - Les Verts ne sont pas tous sur cette ligne conflictuelle.
Pour conclure, dimanche prochain les électeurs ont donc décidé dans la plupart des cantons de placer les candidats du PS en situation de l’emporter. Rien n’est pourtant gagné. J'en appelle à la mobilisation des électeurs pour venir voter le plus nombreux au second tour, réduire ainsi le taux d'abstention et faire gagner les candidats de la majorité départementale.