J'ai inauguré en tant que Président de la Maison des adolescents nos nouveaux locaux en présence de notre marraine, Brigitte Ayrault, et du Président du département, Philippe Grosvalet.
Voici mon intervention :
Monsieur le Président du Conseil général,
Madame Brigitte Ayrault,
Madame la représentante de l’Agence Régionale de santé,
Mesdames, Messieurs,
Au nom des membres du Groupement d'Intérêt Public de la Maison des Adolescents de Loire-Atlantique et de son équipe professionnelle, je suis particulièrement heureux aujourd’hui de vous accueillir dans nos nouveaux locaux au cœur de la ville.
Cette nouvelle localisation est la traduction des importantes évolutions qui sont intervenues cette année. J’en dirai quelques mots dans un instant.
Mais commençons par retracer l’histoire de ce nouveau concept, de ce nouveau service public, que sont les Maisons des Adolescents voulues dès 2003 par la défenseure des enfants, Claire Brisset.
En Loire-Atlantique, Brigitte AYRAULT, qui nous honore ce matin de sa présence et que je salue avec amitié, alors déléguée territoriale de la défenseure et conseillère générale, rédige en 2005 un « Rapport de Préfiguration d’une Maison des Adolescents en Loire-Atlantique ».
Sur la base de ses préconisations le Groupement d'Intérêt Public MDA 44 est créé en juin 2006. Présidé par le Président du Conseil Général, il réunit les différentes collectivités impliquées dans le projet dès son origine, le Conseil général de la Loire-Atlantique, le Conseil Régional, la ville de Nantes, Nantes Métropole, le rectorat et les services de l’état représenté par le préfet, la DDCS, la DDPJJ. Avec bien sûr l’ARH et aujourd’hui l’Agence Régionale de Santé, financeur principal.
Pour faire naître cette structure, ce Groupement d'Intérêt Public, il a fallu des femmes et des hommes d’une grande humanité. Ils ont pour noms Brigitte Ayrault, notre marraine, Michelle Meunier, Daniel Gorans, Rachel Bocher, Jean-Luc Venisse et Georges Picherot, qui a été le premier coordinateur médical de la MDA. Il vient, vous le savez, de passer le relais à Benoît Maillet, pour une retraite qui nous laisse un grand vide, tant il a incarné d’abord à Saint-Nazaire, puis à Nantes, cette médecine de l’adolescence, cette médecine humaniste qu’est la pédiatrie sociale.
Je n’oublie pas bien sûr, dans cet hommage aux fondateurs de la maison, notre directeur, Patrick Cottin, acteur ô combien engagé dans la mise en musique du projet. Et toute son équipe, très motivée, dont tous sont encore présents après ces 6 années.
La Maison des adolescents est un lieu où l’on peut parler, échanger, un lieu qui aide à l’expression de soi : un espace aux nombreux partenaires facilement identifié et accessible, chaleureux, en amont des structures spécialisées. Il est aussi en aval parfois, pour permettre à certains jeunes de se « raccrocher » après des parcours très chaotiques.
Sa mission porte sur 3 objectifs que l’on peut résumer ainsi.
En premier, accueillir de manière inconditionnelle, anonyme, confidentielle et gratuite des jeunes, des parents et aussi des professionnels.
En second, fédérer, animer et former le réseau des professionnels de l’adolescence du Département.
Et enfin, être un espace d’observation de l’évolution des pratiques et des problématiques adolescentes.
Fondés à Nantes, la Maison des Adolescents a vocation à répondre aux besoins de tous les adolescents de la Loire-Atlantique. De tous les territoires du département. Aussi, dès 2008, un projet d’extension a vu le jour sur les territoires de Saint-Nazaire et du Pays de Retz.
Les 2 sites d’accueil ouverts à ce jour, Nantes, puis Saint-Nazaire en 2010, ont la particularité d’intégrer des partenaires de différentes institutions, venant du sanitaire, du social, de l’éducation nationale et de la justice ; composant ainsi ce que nous nommons « le réseau de soin interne » avec médecin, accompagnant social, psychologue, addictologue et infirmier.
Chaque année un peu plus de 1 000 jeunes sont accueillis et accompagnés à la MDA, avec une forte progression entre 2009 et 2011.
Ces jeunes ordinaires « en danger de conduite à risque », comme l’équipe les qualifie, viennent à notre rencontre pour des soucis intrafamiliaux, de mal-être, d’estime de soi, de scolarité, d’addictions. Ils viennent aussi avec des parcours, des histoires de vie « complexes », en très grande difficulté parfois, ou qui ont fréquentées des structures partenaires et qui ne le souhaitent plus… Notre objectif principal est d’évaluer avec eux et leurs parents, les difficultés rencontrées. Pour leur proposer un projet d’accompagnement, au cas par cas, soit dans le réseau interne à la MDA, soit dans le réseau externe, c'est-à-dire orienté et accompagné vers nos partenaires.
Cette dimension partenariale est pour nous essentielle. Et je dirais sans modestie que la MDA 44 est engagée auprès de toutes les associations et de toutes les structures qui se préoccupent de la santé et du bien-être des adolescents.
Par ailleurs, Patrick Cottin, a contribué à la création dès 2008 de l’Association nationale des MDA qui regroupe les 2/3 des MDA françaises et plus récemment à la création de la fédération des MDA des Pays de la Loire. C’est dire la reconnaissance de notre maison et de son directeur. Ce dont nous nous félicitons et dont nous sommes particulièrement fiers.
Depuis mon arrivée à la Présidence de la Maison des adolescents et avec la volonté résolue de tous les membres associés du GIP Maison des Adolescents, nous avons travaillé à la pérennisation de cette belle construction au service des adolescents. Notre nouvelle installation sur l’Ile de Nantes, au cœur de la ville, dans un quartier emblématique, facile d’accès, en est l’illustration la plus visible.
Aujourd’hui nous ne fêtons pas seulement de nouveaux locaux. Nous actons une inscription de la MDA dans le long terme, puisque la convention constitutive a été révisée, il y a quelques mois pour une durée de 15 ans. Nous avons aussi travaillé avec l’ensemble des partenaires à une pérennisation et une répartition des engagements des différents contributeurs. Le personnel bénéficie désormais d’un statut avec des contrats de travail en CDI. Tout ceci contribue à faire d’une belle expérimentation une véritable institution durable au service de la Jeunesse.
Je vais conclure par une autre bonne nouvelle puisque nous allons d’ici la fin de l’année poursuivre le maillage du département avec la mise en place d’un nouveau projet sur le nord de la Loire-Atlantique, en partenariat avec le CHS de Blain, l’Education nationale, et les collectivités locales, communes et intercommunalités du territoire. En période de forte contrainte budgétaire, je remercie donc vivement Mme la directrice générale de l’A.R.S, Mme Dessaulles, et sa représentante ici présente, Mme Neyrolle, pour la confiance accordée à la MDA dans sa capacité à prendre en compte tous les jeunes de tous les territoires de notre département.
Enfin il n’est pas d’action publique pertinente sans une évaluation du travail, la MDA de Loire-Atlantique s’est engagée, après 5 années de fonctionnement, dans une évaluation qualitative, qui a été confiée au laboratoire de Patricia Loncle, de l’École des hautes études en santé publique de Rennes.
Ce travail qui a duré une année sera restitué le 27 mai prochain.
Enfin, il est important de rappeler que le projet des Maisons des Adolescents d’intégrer des professionnels de différentes cultures professionnelles n’est pas aussi simple qu’il y paraît sur le papier. Notre MDA 44 semble y avoir réussi. Que les acteurs de cette réussite soient ici chaleureusement remerciés.
La Maison des Adolescents de la Loire-Atlantique a été pensée pour soutenir et accompagner les adolescents, dans cette quête et cette autonomie la plus choisie et la plus assumée possible. N’oublions donc pas la citation d’Herman Melville, auteur de Moby Dick : « Nul n’est plus misanthrope qu’un adolescent déçu. » Nous sommes donc là pour ne pas décevoir les adolescents.
Les membres du GIP et l’équipe de la MDA, sont heureux et fiers de participer à ce dessein qui fonde l’humanité à laquelle nous aspirons, pour nous-mêmes, pour l’ensemble de nos concitoyens et pour les plus respectables et prometteurs d’entre eux, les jeunes.
Merci à tous.